Retour aux sources pour cet article qui présente les principes et les fonctions d'un caravansérail, monument qui a fort logiquement inspiré le nom de notre société...

Étymologie du mot "caravansérail"

Le terme caravansérail serait hérité du perse "karwansaray" qui lui-même se décompose en "karwan" signifiant "caravane" ou "troupe de voyageur" et "saray" qui signifie maison. Le mot saray a été conservé en turc, langue dans laquelle il signifie palais.

Définition de caravansérail

La définition et l'usage du caravansérail sont aisés à comprendre lorsqu'on en a fait l'étymologie : il s'agit d'une auberge permettant aux voyageurs de faire halte au cours de leur périple. Il y a de cela quelques siècles, hormis quelques pèlerins, les voyageurs réguliers étaient essentiellement des commerçants. Afin de mieux se protéger des attaques de pillards, ces commerçants se regroupaient et engageaient parfois des mercenaires. Quand leur troupe se déplaçaient, ils formaient des caravanes. Bien sûr, ces caravanes ne se déplaçaient pas en continu et avaient besoin de faire halte. Afin de ne pas s'exposer aux attaques et d'avoir de l'eau et de la nourriture, des auberges fortifiées se sont construites le long des routes commerciales : les caravansérails. La route commerciale la plus connue et le long de laquelle se trouvent nombre de ces relais est la route de la soie, qui reliaient la Chine à Istanbul en passant par l'Asie Centrale, Samarcande et la Turquie actuelle.

Suivant leur taille (de quelques centaines à plusieurs milliers de mètres carrés) et leur emplacement (en ville ou en rase campagne), les caravansérails pouvaient intégrer différents bâtiments et être plus ou moins fortifiés. Mais tous avaient un point commun : leur grande cour, pouvant accueillir marchandises, bêtes (chameaux et dromadaires en particulier) et voyageurs. Les bâtiments pouvaient inclure également des étables, des chambres collectives ou individuelles, des auberges et des magasins vendant des fournitures de voyage ou certaines marchandises transportées : la précieuse soie de Chine, les épices d'Inde, des denrées alimentaires ou des produits divers d'artisanat oriental (cuivre, céramiques...).

Le caravansérail est également appelé "khan" en Asie et "funduk" au Maghreb. Par extension, il peut désigner aussi un endroit fréquenté par un grand nombre d'étrangers.

Histoire des caravansérails

Les premiers caravansérails remontent probablement à l'antiquité pendant laquelle l'empire perse les utilisaient pour son commerce. Mais leur développement date véritablement de la période du XIe au XIIIe siècle avec l'arrivée dans le monde musulman de peuples nomades venus des plaines d'Asie Centrale. Si les Mongols occupèrent rapidement l'Asie, l'Asie Centrale et la Perse, les Turcs Seldjoukides fondèrent eux leur royaume au Moyen Orient puis en Anatolie au dépend de l'Empire Byzantin. Depuis leur capitale de Konya, ils construisirent un vaste réseau de relais afin de contrôler la partie anatolienne de la route de la soie. Plus tard, l'empire des Turcs Ottomans reprit ce système et l'exporta jusque dans ses possessions en Afrique du Nord : Égypte, Libye, Tunisie et Algérie.

Avec l'arrivée du chemin de fer, la nécessité des étapes rapprochées déclina et les caravansérails furent abandonnés ou détournés de leur usage premier.

Quelques exemples de caravansérail

Le caravansérail de Salihan a été construit par les Turcs Seldjoukides à proximité du célèbre village d'Avanos, au coeur de la Cappadoce (Turquie). Cette région était très fréquenté par les caravanes de marchands car, outre les caravansérails, elle offrait de nombreux refuges grâce à la multitude de grottes naturelles et creusées par la main de l'homme dans le tuf. Ce monument a été restauré et se visite aujourd'hui.

Le caravansérail de Zeinodin est situé en dans l'Iran actuel, à proximité de la ville de Yazd. Cet imposant monument fortifié était une étape sur le trajet de la route de la soie. Il tire son originalité de ses tours ronde et de son bon état général.

Le caravansérail de Sultanhani est localisé dans les environs de la ville d'Aksaraï, au centre de l'Anatolie turque. Il a également été édifié par les Turcs Seldjoukides afin d'organiser le repos des caravanes sur la route commerciale entre Sivas et Konya. Récemment restauré, il s'agit d'un des plus grand caravansérail de Turquie, mais aussi des plus visités.

Caravansérail de Salihan (photo par http://www.sarihan1249.com)	Caravansérail de Zeinodin (photo par David Stanley)	Caravansérail de Zeinodin (photo par Le Voyage Autrement)

Le caravansérail de Selim, ou Soulema, en Arménie, accueillait les voyageurs qui passaient par le col de Selim dans les monts Vardenis. Il date du XIVe siècle. Son architecture en basalte mêlant influences arméniennes et musulmanes a fait l'objet de rénovations.

Le caravansérail de Morica Han est le caravansérail le mieux préservé de Bosnie-Herzégovine. Sa construction remonte au XVIe siècle, époque à laquelle cette région était sous la domination de l'Empire Ottoman. Ce grand bâtiment se trouvant dans Sarajevo pouvait accueillir jusqu'à 300 voyageurs.

Le caravansérail Rabati Malik est situé près de l'aéroport de Navoï, en Ouzbékistan. Situé entre Boukhara et Samarcande, ce bâtiment était fortifié mais seules une façade et une tour ont survécu aux outrages des ans. Il a été en fonctionnement jusqu'au XVIIIe siècle.

Caravansérail de Morica Han (photo par Béatrice BDM)	Caravansérail d'Argoul (photo par Niko Lipsanen)	Caravansérail de Rabati Malik (photo par visituzbekistan)

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Bibliographie

Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Caravansérail

Jean-Paul Roux : http://www.clio.fr/bibliotheque/les_palais_des_caravanes_les_caravanserails_seldjoukides.asp

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